Un « ami » sur Facebook exprimait son désaccord après que j’ai posté sur mon compte une photo comparant les conséquences de la bombe atomique larguée le 6 août 1945 sur Hiroshima et les bombes qui, larguées depuis fin 2023 sur Gaza, ont, au 6 août 2025, accompli la même sale besogne.

Selon ses termes « Ça n’a rien à voir : bombes atomiques, près de 500000 morts en 15 ans. Gaza, moins de 40000 morts dont près de 20000 combattants du Hamas. » Je vous laisse juge de cette macabre comptabilité, tout en ajoutant néanmoins que si Netanyahou avait été – politiquement – en mesure d’arriver au même résultat « d’un seul coup », en utilisant une bombe nucléaire, il l’aurait probablement fait.
Je ne consulte pas mon compte Facebook tous les jours aussi, bien que tardivement, je tenais à répondre à cette vision des choses où les êtres humains ne sont que des chiffres.
« Cher Monsieur,
« A ce niveau de déni de réalité, tout ce que je pourrai dire, sans même chercher à vous convaincre mais simplement pour tenter de dire et d’alerter sur l’ampleur, l’étendue et la démesure des souffrances infligées à Gaza, ne sera jamais suffisant. Pourtant, l’extension à un rythme accéléré de cette logique de nettoyage ethnique à la Cisjordanie, territoire « vivant » tout comme Gaza SOUS OCCUPATION israélienne et n’étant pas sous le contrôle du Hamas, devrait vous mettre la puce à l’oreille. Puis-je simplement vous suggérer d’écouter les inombrables voix, juives ou non, ayant une autorité en la matière, qui dénoncent avec force et horreur le génocide en cours ? En France, je pense à Rony Brauman, Charles Enderlin, Elie Barnavi et Vincent Lemire, parmi tant d’autres. A l’étranger, ils sont sans doute des milliers, depuis les Norman Finkelstein, Ehud Olmert, Ilan Pape, Gabor Mate, Stephen Kapos (survivant hongrois de la Shoah, là encore parmi d’autres ayant survécus à l’horreur nazie), David Grosman, Gideon Levy, ou encore plus récemment le colonel Anthony Aguilar, témoin direct des crimes de guerre à Gaza même. Pour vous, ces personnes sont probablement considérées comme des supplétifs du Hamas qui, rappelons-le à toutes fins utiles a été financé par Netanyahou (https://fr.timesofisrael.com/pendant-des-annees…/), tout comme les juges de la Cour pénale internationale ou la Cour internationale de justice ou encore les chefs d’Etat et de gouvernement ayant appelé à des mesures contre Israël (Irlande, Espagne, Slovénie, Pays-Bas, etc.) ? Pour finir, si vous avez des difficultés à entendre les témoignages angoissés de ces personnes qui ont pris la peine d’étudier cette tragédie dans tous ses détails, si les souffrances pourtant parfaitement visibles de la population palestinienne se résolvent au seul argumentaire du Hamas et du 7 octobre (sur lequel beaucoup de questionnements ont fait surface récemment, notamment compte-tenu du refus par Netanyahou de toute enquête officielle), alors que dire ? La seule chose pour vous, serait peut-être d’aller sur le terrain et de toucher la plaie, comme Saint-Thomas… Pour ma part, je pense que l’ampleur des dénis, surtout à cette heure tardive où le doute n’est plus permis, ne fera que mettre en relief pour les années, et peut-être les siècles à venir, l’incroyable, l’incommensurable déni face à une tragédie qui déterminera ce que sera notre société, si celle-ci saura faire preuve, ou non, d’une quelconque capacité morale à survivre. A se survivre.

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