Un sénateur américain: « réinstaurer le Glass Steagall n’est pas impossible »

Par Vincent Crousier, candidat S&P en Haute-Garonne

 

Le contexte du Glass-Steagall aux USA

Le 12 avril 2011, la sénatrice démocrate Marcy Kaptur introduisait le projet de loi HR 1489 à la Chambre des représentants du Congrès des Etats-Unis.
Il s’agit de la loi originale créée par Franklin Roosevelt et adoptée par le Congrès américain le 16 juin 1933, interdisant absolument à tout établissement financier de garantir ses jeux d’argent sur l’économie physique, représentée par les banques commerciales.
Pendant les 6 mois qui ont suivi, jusqu’à 60 députés ont soutenu officiellement ce projet de loi, sachant qu’à partir de 50 soutiens, un projet de loi est considéré comme très significatif. En clair, tout le monde est au courant, le soutien… ne manque plus que le courage.

Les milliards de JPMorgan partent en fumée

La nécessité du retour du Glass-Steagall (comprendre de la fin de Wall Street) a soudain frappé de nouveau à la porte de l’Histoire début mai 2012, lorsque les milliards (d’abord 2, puis 20) de JPMorgan commencent à partir fumée.
L’on voit, depuis, fleurir les articles pro-Glass-Steagall dans la presse américaine. Le plus spectaculaire fut lorsque Elisabeth Warren, candidate au sénat américain pour le Massachusetts et responsable du TARP – le plan de renflouement de Wall Street depuis 2009 – ouvre une pétition en ligne pour le retour du Glass-Steagall. La pétition récolte plus de 50.000 signatures en 24 heures.

The Hill, ou le début du commencement

Le 31 mai, The Hill, la publication du Congrès américain, faisait le point stratégique sur le retour de la loi Glass-Steagall aux Etats-Unis.
Sous un titre tout en nuance – « Les sénateurs démocrates ne sont pas avec Warren pour réinstaurer le Glass-Steagall Bank Act » – voici où en est la partie rooseveltienne (la véritable amérique) du programme présidentiel de Jacques Cheminade et des 78 candidats de Solidarité & Progrès aux législatives.

Bien que l’article souligne que les leaders démocrates du sénat rechignent à affronter Wall Street en réinstaurant le Glass-Steagall, en raison des contributions financières de Wall Street à leurs campagnes, l’ancien sénateur démocrate du New-Jersey, Byron Dorgan, grand défenseur du Glass-Steagall, indique très diplomatiquement que « Elisabeth Warren doit s’attendre à une phénoménale opposition de la part de Wall Street, mais que « restaurer Glass-Steagall n’est pas impossible« . « Il y a de très nombreux membres du congrès qui pensent qu’il faut revenir au Glass-Steagall. C’est l’une des réformes de Wall Street qui bénéfie d’un soutien bi-partisan. »

Certains soutiens de la ré-instauration du Glass-Steagall pensent que la chose pourrait devenir politiquement viable, si des républicains comme McCain, Shelby et le sénateur Bob Corker du Tennessee soutenaient le projet.

Diplomatique manière de dire que tout le monde est dans les starting-blocks pour le retour du Glass-Steagall. Les conseillers de François Hollande seraient inspirés de s’intéresser de près à cette évolution.

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