La Cour européenne de justice, sise au paradis fiscal du Luxembourg, a jugé jeudi 29 novembre que la Banque centrale européenne (BCE) avait le droit de garder secrètes ses archives concernant le fameux « swap grec » de Goldman Sachs car sa publication constituerait un danger pour « l’intérêt général » !
Cette décision fait suite à la demande de Gabi Thesing, journaliste à Bloomberg, qui en août 2010 avait engagé une démarche pour accéder aux documents concernant le fameux « greek swap » de Goldman Sachs en 2002 et les accords « Titlos » de 2009 impliquant également cette banque.
Pour comprendre l’enjeu, il faut se reporter à début 2002, quand les dirigeants grecs se mirent d’accord avec Goldman Sachs pour lancer une combine basée sur des échanges de devises dans le but de garantir l’entrée de la Grèce dans la zone euro. Le gouvernement émettait de la dette libellée en dollars et en yen qui devait ensuite être échangé en euro pendant une certaine période – puis être de nouveau échangé dans la devise de départ, permettant ainsi à la Grèce de déduire une partie de la dette de son bilan et de réunir les critères pour rejoindre entrer dans l’euro.
On connaît la suite de l’histoire …
Quel aveu pour la BCE, pour Goldman Sachs et pour la Cour européenne de justice qui s’expose ainsi – aux yeux de tous – comme un simple relais de la féodalité de l’argent !
Au fait, vous vous souvenez ? L’actuel gouverneur de la BCE, Mario Draghi, était le patron de Goldman Sachs pour l’Europe de 2004 à 2005.
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