Folie criminelle

Dans mon billet du 9 janvier, je posais la question de la nécessité d’un nouveau tribunal de Nuremberg pour juger les crimes économiques. Nul ne peut nier, en effet, que les conséquences des choix économiques désastreux qui ont été fait ces dernières décennies n’aient pas eux de conséquences dramatiques. Ainsi des populations entières se voient dépouillées de leurs droits les plus élémentaires (travail, éducation, santé, éducation, logement, pourtant garantis d’une manière ou d’une autres dans les constitutions des pays développés), quand ce n’est pas leur vie qui est directement menacée. Contrairement au discours dominant, ces choix économiques sont loin d’être dictés par de seules considérations techniques et objectives auxquelles nous ne saurions échapper (comme on ne saurait échapper à la pluie qui tombe). En fait, il s’agit toujours de considérations idéologiques s’appuyant, pour se justifier, sur des faits qualifiés d’objectifs.

Ainsi quand, au Japon, le ministre des Finances, Taro Aso, presse ses concitoyens âgés de mourir au plus vite car ils coûtent trop cher, il se trouvera des individus estimant que pour aussi choquants que soient ses propos, ils ont néanmoins quelques fondement car « les vieux, ça coûte cher, il n’y a pas assez d’argent et il vaut mieux le garder pour les jeunes ».  Mais la réalité des faits, c’est que les richesses (dont découle l’argent qui n’en est que l’expression) sont  générées par la volonté d’une société qui veut se bâtir un avenir et qui donc, travaille, transforme son environnement, change le monde dans ce but. C’est donc l’idéologie de M. Aso qui parle, et une idéologie d’autant plus nauséabonde qu’elle nous est déjà connue pour  l’empreinte monstrueuse qu’elle a laissée dans l’histoire. Surtout, ce qui parle qu travers de M. Aso, c’est l’idéologie d’un homme qui ne se pose pas un instant la question de changer la société afin d’y créer des conditions de vie décentes pour tous, comme précondition à  l’intérêt réel de chacun.

Quand, en Grande-Bretagne, Sir Attenborough, proche du WWF (World Wildlife Fund) et ami du prince Philip, déclare que « Nous [les êtres humains] sommes une peste sur la terre » et prend l’exemple des famines d’Ethiopie pour signifier que la nature va nous faire disparaître, c’est son idéologie malthusienne qui parle en s’appuyant sur un fait qui, bien que réel au premier abord, n’est que le résultat des mêmes politiques anti-développement défendues bec et ongles par lui et ses amis influents.

Dans les deux cas, des représentants d’un système prédateur qui, pris au pièce d’une logique folle et par nature criminelle, appellent à des actes les plaçant d’ores et déjà devant le tribunal de l’humanité.

 

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