Au nom du pacte séculaire de la France avec la liberté du monde

En 2024, je vous disais comment « la logique de guerre qui domine actuellement le monde est engendrée par l’effondrement d’un système financier prédateur à l’agonie ».

Aujourd’hui, cette logique de guerre a muté. Elle est devenue de surcroît guerre économique et, pire, en ce qui concerne la France (et l’UE), elle prend la forme d’une économie de guerre. Les dirigeants européens n’ont d’ailleurs fait aucun mystère de leur volonté d’augmenter drastiquement les budgets de la défense, obtempérant ainsi aux exhortations insistantes de Washington, et rivalisant d’ingéniosité et de duplicité pour étudier les différentes manières d’engouffrer l’argent des contribuables dans la production d’armes toujours plus meurtrières. Nécessairement, si l’on continue ainsi, elles auront vocation à être utilisées un jour ou l’autre.

Comment pourrait-on en être surpris ? Nul n’ignore que des intérêts financiers prédateurs ont pris d’assaut tous les secteurs clefs de l’économie, quand ce n’est pas des institutions politiques, et prospèrent sur l’ignorance et la division. L’histoire ne nous a-t-elle pas enseigné où mènent de tels développements, déjà si bien documentés ? En l’absence de solutions pertinentes face aux défis qu’affronte l’humanité en ce début de XXIe siècle et d’une vision optimiste sur la nature de l’homme et de la société, l’injustice et toutes les plaies qui affectent les sociétés à la dérive trouvent un terrain fertile.

« Face à cela, se lèvent la dynamique portée par les BRICS et la juste volonté du Sud planétaire de prendre son destin en main », ajoutais-je dans ma déclaration de 2024.Aujourd’hui, si j’ai un souhait à formuler pour ma candidature, c’est qu’elle me donne l’occasion de corriger cette affirmation en parlant de la dynamique « portée par les BRICS et par la France » et, bien sûr, de le faire « main dans la main avec le Sud planétaire » par le biais d’une politique de paix par le développement mutuel.

En s’enfermant dans une vision de plus en plus éloignée des aspirations de milliards d’êtres humains, la France s’enfonce chaque jour davantage dans le risque d’être dépassée, et c’est un problème pour nous tous Français. Toutefois, si elle continue de manquer au monde, le monde sera privé d’une force inspiratrice historiquement indispensable, à l’heure de dangers extrêmes.

Si je suis candidate dans la 10e circonscription des Français de l’étranger, c’est d’abord pour promouvoir une politique de paix, sachant que pour être viable sur le long terme, elle doit être ancrée dans le développement des infrastructures assurant le développement des pays, pour le bien des peuples.

Vous, Français établis hors de France, vous êtes précisément ceux de nos concitoyens qui, souvent, sont en contact avec cette nouvelle donne. Vous avez bien sûr un rôle spécial à jouer et, si je suis élue, je veillerai à soutenir ce que vous pouvez apporter à cette dynamique. Je mettrai à contribution les savoir-faire, les compétences et l’expérience de la France dans des domaines stratégiques (dont le nucléaire et l’espace), en proposant des partenariats notamment sur deux projets que leur effet de levier rend prioritaires :

– Le Plan Oasis de développement mutuel pour le Moyen-Orient, visant à s’attaquer à la sécheresse endémique qui affecte les pays de la 10e circonscription. Il s’agit de garantir un approvisionnement en eau répondant aux besoins de tous. Ce plan envisage les différences composantes pour y parvenir, depuis la gestion de l’eau en tant que telle (récupération et stockage, production d’eau douce, assainissement, distribution) jusqu’aux grandes infrastructures à même de relier et d’irriguer le territoire. Ce plan est rendu encore plus urgent par la situation dramatique à Gaza et doit être conçu comme un axe essentiel de tout règlement politique.

– Le projet Sula ya Amani pour l’Afrique des Grands Lacs. Il s’agit ici du développement intérieur de l’Afrique en reliant le Nil, le Congo et le Zambèze, ce qui permettra de répondre aux besoins de production hydroélectrique et de transports lourds. Conçu par des Africains, il doit être soutenu par la France et j’y œuvrerai. Ce projet sera également le vecteur idéal du développement entre l’Afrique francophone, anglophone et lusophone, basé sur une coopération entre la France et les pays membres des BRICS.

La dynamique impulsée par les BRICS, au même titre que celle que je propose, nécessite la mise en place d’une nouvelle architecture internationale de développement et de sécurité. La France doit y jouer un rôle pionnier. Ceci implique de rompre avec l’ordre financier de la City de Londres et de Wall Street. Une France réellement souveraine doit retrouver une politique de détente, d’entente et de coopération avec tous ceux qui revendiquent leur propre souveraineté.

Mon engagement est celui d’une politique gagnant/gagnant, dans laquelle les Français établis hors de France seront plus que jamais le pont entre différentes cultures et la sève des relations entre nos pays. A cette fin, j’aurai à cœur de soutenir les réseaux de l’AEFE et les Alliances françaises, mais aussi de reprendre et d’étendre la coopération scientifique et culturelle dans les trop nombreux endroits où elle a été abandonnée. Redonner au lycée français de Damas les moyens de jouer son rôle de phare pour toute la région est un engagement qui me tient à cœur malgré les périls.

Il est temps pour la France de renouer avec son « Pacte séculaire avec la liberté du monde » !

Odile Mojon-Cheminade

Candidate dans la 10e circonscription des Français établis hors de France

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